VOYAGE EN AMAZONIE PÉRUVIENNE

baignade dans un fleuve

Lors de mon voyage en Colombie, à Salento précisément, dans la région du café, j’ai rencontré Vlado. Venu de Nice, il voyageait à l’époque avec son ami Valère. Les quelques soirées passées en leur compagnie étaient vraiment sympas, c’est donc tout naturellement que nous avons gardé contact. Après la Colombie, Vlad a continué à parcourir l’Amérique du sud.

Dans son récit, il raconte son expérience d’une semaine en immersion dans la jungle péruvienne avec Kuku et Lutcho, deux jeunes locaux de 17 et 18 ans.

IMMERSION EN AMAZONIE DANS LA REGION D’IQUITOS AU PÉROU

VLAD NOUS RACONTE :

Je retrouve mon ami Martin, rencontré lors du trek de la Ciudad Perdida en Colombie, sur la côte Caraïbe à coté de Santa Marta. Nous nous retrouvons à Mancora, une petit ville côtière du nord du Pérou.

TARAPOTO, PORTE DE L’AMAZONIE

Nous prenons un bus direction Tarapoto, une petite ville aux portes de l’Amazonie. Direction l’hostal pour y déposer nos affaires, la femme à l’accueil n’est pas prévenue de notre arrivée et au final la chambre n’a rien à voir avec la réservation, mais on est au Pérou alors franchement il y a pire…

On apprend qu’il y a une fabrique de cigares dans la ville, le temps de choper un tuktuk à la volé et nous y sommes, sauf qu’il est 11h45 et qu’elle ferme à midi ! La femme de l’accueil est un amour et elle nous fait quand même la visite mais en « express », on y apprendra les multiples étapes de fabrication du cigare et une chose est certaine, le tabac qui sèche, ça pique les yeux au sens propre !

On fait nos réserves et on profite de la fin de journée pour finir de visiter le coin et prendre nos billets de bus pour Yurimagas.

YURIMAGAS : EMBARCATION POUR UNE NUIT DE NAVIGATION SUR LE RIO MARANON

La route entre Tarapoto et Yurimagas est sublime, mon voisin a un petit singe en guise d’animal de compagnie et qui ne laisse aucun répit a son maitre, ça suffit à me foutre la banane tout le trajet.

Sur la route on sera stoppés par des mecs habillés en militaire, je sais pas si c’était une bande armée ou juste des jeunes du coin. Quoi qu’il en soit, ils réclameront quelques sol péruviens, mais ne se fâcheront pas quand on leur dit « no ».

On arrive à Yurimaguas, direction la compagnie de « Lancha Rapido », un bateau taxi rapide pour aller jusqu’à Nauta, notre prochaine destination, dans la nuit.

Le rendez-vous est fixé pour 18h avec la compagnie. On profite pour faire un tour du marché local, vraiment dépaysant avec de la viande « de brousse ». La viande de brousse est le nom donné à la viande d’animaux sauvages. Le terme « viande de brousse », également appelé viande sauvage ou encore viande de gibier se réfère à la viande de mammifères non domestiqués, de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux chassés pour la nourriture dans les forêts tropicales.

J’en profite pour m’acheter une machette (on va dans la jungle merde ahah) et du cordage pour mon hamac que j’avais égaré.

On mange et on retourne à la compagnie après avoir vite fait le tour de la ville.

Les heures passent et à 17h la compagnie ferme. On est un peu surpris, sachant que le rendez-vous était fixé a 18h… On en fait la remarque et on nous dit « Au pire prenez le bateau de demain ! » (Ah ok, c’est comme ça… )

Direction le port de Yurimaguas donc d’où nous embarqueront et là on attendra jusqu’à 21h pour embarquer (oui les heures au Pérou c’est pas une science exacte ^^). On monte dans notre lancha (bateau rapide), on s’installe et c’est partie pour une nuit de navigation sur le Rio Maranon (le Rio Maranon et le Rio Ucayali forment le fleuve Amazone quand ils se rencontrent).

fabrique de cigare

“Fabrique de cigares à Tarapoto”

NAUTA ET IQUITOS : À LA RECHERCHE D’UN GUIDE LOCAL POUR UNE IMMERSION DANS LA JUNGLE

Arrivés à Nauta, on prend directement un bus en direction d’Iquitos. À savoir quIquitos est la plus grande ville au monde non accessible par la route (excepté la liaison Nauta – Iquitos). Les seuls moyens d’accès sont l’avion et le bateau.

Nous arrivons à Iquitos et immédiatement ce qui choque, c’est le nombre incroyable de tuktuk, il n’y a quasiment que ça ici pour se déplacer. Ça donne un charme supplémentaire à la ville. C’est un de mes coups de cœur mais je ne saurais pas vous dire pourquoi. Peut être dû à son architecture, la ville s’est fortement développée et s’est enrichie dans les années 1880 avec la découverte du caoutchouc. Mr Eiffel y construira même une maison, la Casa de Fierro … qui cela dit ne casse pas 3 pattes à un canard.

En arrivant à Iquitos, notre objectif est simple, on veut se rentre a Pebas un peu plus loin sur le fleuve Amazone, car j’ai vu sur internet qu’un type est parti avec un habitant du coin pendant une semaine, en totale autonomie dans la jungle. Il a rencontré des ethnies qui n’avaient jamais vu le moindre touriste. Le menu est alléchant mais personne dans cette ville n’est en mesure de nous dire comment se rendre a Pebas. On nous balade de compagnies en compagnies, de port militaire à port marchand. Bref, 3h de recherche et 18 tuktuks plus tard, on abandonne, un peu dégoutés… 3 jours qu’on se tape des bus et des « lanchas », pour échouer si près du but.

On cherche un plan B, on veut absolument squatter la jungle et on trouve notre bonheur sur internet. Un type propose plus ou moins la même chose qu’on avait vu a Pebas mais du coté de Nauta, là où on était la veille. On se dit c’est mieux que rien, on appelle et on tombe sur un mec qui nous propose une semaine dans un éco-lodge. Il insiste pour nous rencontrer, on est pas franchement emballés, mais on y va quand même.

On rencontre le type et il nous vend son séjour dans la jungle dans son éco-lodge, avec une multitude d’activités, à un prix exorbitant. On lui explique qu’on est pas blindés, et que le lodge on en veut pas. Nous ce que l’on veut, c’est « souffrir » et découvrir l’immersion dans la jungle. Il comprend le message, on s’arrange sur les prix (toujours négocier) et il nous donne rendez-vous le lendemain.

Le lendemain, direction Nauta en bus, on arrive au port et là nous attendent Kuku, 18 ans, et Lutcho, 17 ans. Ils seront nos guides pour la semaine. Après 2 heures de « lancha », on arrive a leur lodge … On ne comprend pas trop, ils nous expliquent qu’on dormira là le premier soir, et qu’on ira le lendemain en direction du campement. Trop loin pour s’y rendre le jour même. On était réticents à l’idée de dormir dans un lodge mais faut avouer… Ça claque !

LE LENDEMAIN : DÉBUT DE LA VRAIE AVENTURE

On part avec le matos (tente, canne a pêche, eau, ration de riz, bottes en plastique, un poisson (qui servira d’appât), une casserole et l’anti-moustiques (totalement inefficace cela dit). Donc on part pour 2 heures de pirogue pour arrivez « au camp ». On installe tente et hamacs, on prépare le feux et première déconvenue, on va pour se jeter dans l’eau, et nos guides nous disent qu’il est clairement interdit de se baigner ici… Nous sommes dans une lagune infestée de piranhas. On le croit mais ça ne doit pas se voir sur nos têtes, du coup il balance la canne a pêche avec un appât et 3 secondes plus tard, un piranha a déjà mordu… là au moins, c’est très clair !!

forêt Amazonie

“Direction notre campement”

Bivouac en forêt

“Campement dans la jungle pour la semaine”

Nos guides nous proposent d’aller nous baigner avec les dauphins roses… Quoi ??? Des dauphins roses ??? On peut se baigner avec ??? C’est parti !! On reprend la pirogue direction un coin que nos guides connaissent… 5 minutes plus tard, toujours rien. Il nous dit qu’il va les appeler, on se regarde avec Martin en mode « il nous prend pour des cons ou quoi ? »… Il sort un son indescriptible du fond de sa gorge et 30 secondes plus tard, des dauphins roses juste là, devant nous… Ok, Kuku parle le dauphin (il s’avèrera que le type parle également le caïman, le singe, le perroquet etc…). On fait notre baignade avec les dauphins, qui ne mettront pas longtemps à disparaitre à nouveau, et on se rend compte que là où nous sommes, le fleuve a deux couleurs différentes. Une « normale » et une vraiment marron. On nous expliquera que les feuilles en décomposition donnent cet aspect à l’eau dans les branches du fleuve.

On passera notre séjour dans la jungle à pêcher du piranha pour se nourrir, observer une multitude d’espèce de singes, perroquets, iguanes, et grenouilles, en pirogue ou a pied.

Kuku nous fera une leçon sur les plantes et les arbres du coin ainsi que sur leurs bienfaits et les situations dans lesquelles il faut les prendre. Ils nous raconteront la vie, les coutumes et les histoires de leurs anciens. Mais on passera la plus grande partie du temps à MAUDIRE les moustiques, qui du réveil au coucher, n’ont qu’un seul objectif, nous sucer le sang ! On pouvait en compter jusqu’à une trentaine autour de chacun d’entre nous en permanence et quand je dis nous, je parle de Martin et moi, Kuku et Lutcho n’étant bizarrement pas assez appétissants pour nos hôtes.

Le soir était consacré à la chasse aux tarantules, pytons et caïmans. On voulait en chopper un suffisamment gros pour pouvoir nous nourrir. Malheureusement nous n’en attraperont que des petits bien trop jeunes pour les manger et nous les relâcheront… on se contentera de piranhas.

Kuku nous montrera des arbre millénaires ainsi qu’une espèce qui a forcement inspiré James Cameron pour son film « Avatar ». C’est ni plus ni moins que la copie en modèle réduit. Comme sur les arbres de vie dans le film, on s’amusera à les grimper, avec un avertissement de nos guides quand même : « Ne tombez pas à l’eau c’est infesté de piranhas dans le coin ». On note, on fait gaffe !

pêche

“À table !”

barque en Amazonie

“Un vrai aventurier”

Homme sur tronc d'arbre

“Comme un gosse dans ces arbres spectaculaires”

“Instant dégustation”

RENCONTRE AVEC LA COMMUNAUTÉ

Notre séjour s’achève presque, on range le campement et on reprend la direction du lodge. Sur le chemin on se fera « potes » avec un paresseux qui pour être franc, ce serait bien passé de notre rencontre…

Arrivés au lodge, Kuku nous fait visiter son village à 600 m de là. 35 habitants vivent là, en plein cœur de la jungle. « Puerto Lopez » n’est rien d’autre qu’une allée avec des maisons de part est d’autres… On comprend que c’est le lodge qui permet à la communauté de vivre, on offre une bière à nos guides et c’est déjà l’heure de repartir.

Retour sur Nauta avec des images plein la tête, et des piqures plein le corps 🙂

coucher de soleil

“Coucher de soleil en Amazonie”

JE REMERCIE VLADO POUR CE PARTAGE D’EXPÉRIENCE, REMPLI DE NATUREL ET D’AUTHENTICITÉ.

Découvrir un environnement inconnu, entouré de locaux, en toute simplicité, juste pour vivre le moment, c’est ça aussi être Globe Cro’coeur.

Vlado et Martin on fait confiance en leur audace et leur instinct, et ont osé vivre l’expérience ainsi, à l’inconnu, en vrai baroudeurs. Vivre au rythme de la nature, sans eau courante ni électricité pendant une semaine, cela peut sembler court, mais pour l’avoir vécu en Bolivie, c’est fort et intense, et tous les ressentis sont décuplés. La rupture avec le confort habituel est si marquée, qu’une seule semaine peut suffire à nous transformer.

Merci pour votre lecture. N’hésitez pas à commenter et/ou partager vos propres expériences.

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“J’AI RENCONTRÉ L’AMOUR EN VOYAGE" : GLADYS NOUS RACONTE.