ON AURAIT JAMAIS PENSÉ VIVRE ÇA, ET POURTANT…
LES GRANDES CATASTROPHES, C’EST AILLEURS D’HABITUDE !
Il y a, à travers le monde, des peuples qui, a répétition, subissent des évènements tragiques. Qu’ils soient orchestrés par l’homme ou non, ces catastrophes diverses saccagent, détruisent, anéantissent des villes, villages, et populations entières.
Des familles, par milliers, sont sans cesse victimes de la Nature ou de l’Homme.
Ces tragédies surgissent assez souvent loin de nous, pays occidentaux. Nous sommes épargnés par les tsunamis, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre dévastateurs, les guerres et les bombardements.
On en « entend parler », parfois par des propos rapportés par l’un ou l’autre, ou par des médias, qui souvent désinforment. On a d’ailleurs, souvent une vague idée générale de ce qui se passe. On lit un gros titre dans l’actu, on est catastrophé sur l’instant, et après ?
On sait que ça existe, et on y est pas insensible. Mais on apprend l’info, et inconsciemment on se dit que « c’est loin ». On conclut que au final, ça ne nous concerne pas vraiment, qu’on ne peut pas changer cela, et on continue à vivre normalement. On reprend nos habitudes, dans l’opulence que nous permettent notre société et notre environnement.
On sait, mais on passe à autre chose. On se dit aussi qu’on a de la chance, de ne pas être atteint par tout ça. Et vu qu’on ne le voit et qu’on ne le vit jamais de près, alors on ne réalise pas vraiment. C’est d’ailleurs en partie pour cela qu’on est si distant par rapport à ces événements. On ne les vit pas.
ET POURTANT…
Aujourd’hui, le monde entier est touché par un virus, qui modifie considérablement nos vies. Nos libertés sont réduites et pire encore, nos vies sont en danger. Des gens disparaissent brusquement et dans des conditions inhabituelles. Nous vivons, en France, en Europe, une réelle catastrophe, naturelle ou non… le débat n’est pas là.
Souvent on dit des peuples des pays démunis, qu’ils sont d’une gentillesse absolue. N’a-t-on pas déjà dit au retour d’un voyage :
« Ils donneraient tout, alors qu’ils n’ont rien ».
Et c’est vrai, ces populations en difficultés permanentes ont un rapport aux choses, différent de nous, occidentaux. Ils possèdent pour l’Usage, et non pas pour l’Avoir. Alors s’ils ont, et si ça peut te servir, alors ils te donnent. Le partage est inné, car sans entraide et solidarité, à chaque nouvelle catastrophe, ils ne sauraient reconstruire.
Le PARTAGE et l’ENTRAIDE, c’est leur SURVIE. Chez nous, la possession et la compétition du plus, c’est un mode de vie.
Chaque jour, on court pour Avoir. Posséder est notre objectif. On achète un bien, quelques temps après on veut la gamme au dessus. On a 3 paires de baskets, mais on veut une 4ème car elle est nouvelle et qu’il faut suivre le mouvement.
L’innovation est au coeur de notre société, et l’innovation va de paire avec la consommation. Elle nous rend addict. C’est à se demander qui possède qui… Est-ce nous qui possédons l’innovation via la consommation, ou est-ce la société qui nous possède ? En tout cas, elle sait guider, ou plutôt dicter nos actes.
Globalement, et dans ce contexte, donner c’est plutôt se démunir, dans nos mentalités occidentales. Alors naturellement on est “moins généreux”, c’est une constatation générale bien sûre, mais c’est bien le cas.
Cette crise sanitaire, humaine, et économique va-t-elle nous rendre plus humbles ?C’est une vraie question que je me pose.
Va-t-on maintenant nous aussi, nous sentir plus vulnérable en ce monde ? Je parle de l’humilité qui nous ferait arrêter de croire que nous sommes protégés et supérieurs. Celle qui nous prouve qu’on n’est pas au dessus de tout, et que “chez nous” aussi tout peut s’arrêter.
L’IRONIQUE DIFFICULTÉ DU CONFINEMENT
On râle tellement de devoir rester confinés !
Pour dire les choses clairement : On a du mal à être contraints de rester chez nous, dans nos maisons, dans nos appartements. Ok.
On ne parle pas de hangars, de prisons, de logements quelconques, mais bien de nos « chez nous », ces endroits qu’on a (la plupart du temps) choisi et équipé de tout le confort après lequel on court tous les jours.
Nous avons de quoi nous reposer, dans nos propres draps, de quoi manger ! Car mises à part quelques pénuries diverses, crées d’ailleurs une fois encore par notre peur de manquer, il y a largement se nourrir dans les magasins. D’ailleurs, à aujourd’hui, chacun d’entre nous, combien de paquets de farine avons nous en stand-by dans nos placards ? Par anticipation de la pénurie… N’est ce pas là un signe clair de notre course vers la possession et notre peur de manquer ?
Nous avons (pour la plupart) internet et des écrans pour nous divertir, la possibilité de lire ces livres qu’on a jamais lu, et de déballer ces jeux de société encore neufs.
Surtout, SURTOUT, on a le temps de se parler, de penser, de se recentrer, de s’aimer, ou si ce n’est pas le cas, de décider peut-être enfin de se séparer. On a de quoi mettre toute cette période à profit dans nos vies, côté dramatique et préoccupant de la situation mis à part bien sûr.
Car il y a bien sûr de quoi être profondément triste et préoccupé. La situation est anxiogène pour plein de raisons. On est soucieux pour nous, pour la santé de nos proches, et l’avenir incertain nous inquiète. De plus, certaines situations d’isolement sont particulièrement douloureuses. Les difficultés préexistantes exacerbées comme dans le handicap psychologique ou physiologique ou les maladies chroniques en font partie. Mon constat qui invite à relativiser le confinement n’implique pas ces situations humainement complexes et douloureuses.
J’évoque plutôt l’ennui et l’isolement inhabituels. L’Homme sait s’adapter, c’est une de ses forces. Alors sur le simple fait de devoir rester chez soi … allons bon… soyons raisonnés. Il nous a été demandé de RESTER CHEZ NOUS.
ET LE RETOUR À L’ESSENTIEL ?
Dans son discours du 16 mars, le Président de la République avait dit :
« Le confinement sera l’occasion de se recentrer sur l’essentiel »
Mais l’essentiel ne se décrète pas. Il se révèle et s’impose de lui-même à travers le comportement des uns et des autres.
Des bouchons monstres pour acheter un Big Mac au drive, c’est le constat fait il y a 2 semaines après la réouverture d’une trentaine de restaurants américains pour la vente à emporter en France.
La première réaction face à ces scènes a été de dire : « Ah ouais il est beau le retour à l’essentiel ! » C’est quoi ce délire ? Ce manque de deux morceaux de pain autour d’un steak 100 % malbouffe ?
En cette période de confinement où l’utilisation des « attestations de déplacement dérogatoires » nous invite à distinguer l’essentiel et le superflu, il semble inadapté d’aller s’enfermer des heures en voiture pour récupérer un menu Big Mac qui sera sûrement froid, en arrivant à la maison. D’autant qu’un burger maison, qu’on a le temps de préparer en plus ! c’est quand même autre chose !
En fait, j’ai lu un article intéressant, qui explique que cette scène autour de MacDo, n’est qu’un comportement pour retrouver la vie d’avant. En réalité, le Big Mac a le goût des bonnes habitudes, à ce moment là. C’est ouvert, donc c’est possible… de faire comme si tout était normal. C’est une analyse comportementale qui peut se comprendre, dommage juste que ce soit cette habitude de consommation là qui revienne si naturellement. Car au final on constate bien que dès qu’on rouvre les vannes, on retourne aussitôt vers la société de consommation. Triste.
ET LE TOURISME DE DEMAIN ?
Depuis presque 2 mois, plus de trains, plus d’avions, plus de voyages : le confinement nous assigne à résidence. L’occasion d’interroger notre rapport au tourisme.
VOYAGER EST ET RESTERA UNE COMPOSANTE NATURELLE DE L’HOMME
Nous sommes une civilisation de recherche, de découverte, d’innovation, et de curiosité. C’est ancré en nous, historiquement l’homme est un nomade, il se déplace pour découvrir, et trouver sa place. Plus que jamais, nos voyages ont besoin de sens, de responsabilité, de contribution et de partage.
Ainsi chez Globe Cro’coeur, on parle souvent d’expériences pour évoquer cette quête de sens. Découvrir a un sens, c’est montrer ce qui est caché, ce qui n’est pas accessible, ce qui fait réfléchir, émerveille, et éveille. C’est ce que Globe Cro’coeur continuera à proposer.
LE VOYAGE DOIT CHANGER, POUR CONTINUER À ÊTRE UN DES MOTEURS DE L’HUMANITÉ
L’activité touristique, a trop longtemps été expliquée par des statistiques économiques. En part de PIB, en volume de touristes, en dépenses touristiques, en emplois. Ce raisonnement drivé par les chiffres, a incité à concentrer la fréquentation, à crée des séjours types, et à développer des infrastructures. Plus c’est gros, plus c’est beau. Plus c’est connu, plus c’est visité. Ok, next ! On arrête tout, le Covid-19 implique que l’activité humaine est plus fragile quand elle est concentrée.
Le développement touristique n’a pas été exemplaire par ses excès. Bienvenue dans le fameux tourisme de masse !
Et pourtant, il y a tant de lieux à découvrir et d‘expériences à partager.
Mon objectif était déjà de voyager et faire voyager hors des sentiers battus, loin du tourisme de masse. Et c’est encore plus vrai aujourd’hui.
La crise que nous vivons est révélatrice et transformatrice. Voici venue l’heure de faire du tourisme et des voyages, le moteur du changement des valeurs et de la prise de conscience de notre responsabilité envers les autres et envers la planète.
PENSER UN REDÉMARRAGE COMME AVANT EST L’ERREUR À NE PAS FAIRE
En début de crise, comme beaucoup, je pensais que le redémarrage serait fulgurant. Je nous imaginais tous nourrit par une envie folle de nous rattraper et de monter dans le premier avion !
Aujourd’hui, je doute que la fin du combat soit proche.
Alors oui du voyage il y en aura, et ensemble nous nous adapterons pour mettre la sécurité en priorité. Le voyage, quelle que soit sa forme, est indispensable à nos vies. Il concrétise notre imaginaire et renforce la cohésion de l’humanité.
LE DÉFI EST CELUI DE L’ADAPTABILITÉ
La priorité est de se réinventer, profondément. Il va s’agir de faire moins pour faire mieux, et de repenser l’expérience.
Plus que jamais, nous sommes avide de sens et de bien-être. Le voyage, tel qu’on le réinventera, sera la clé.
On s’adaptera, on y arrivera. Le changement n’est pas forcément moins bien, c’est juste différent. Et dans ce cas, même si c’est perturbant, c’est peut-être pas si mal.
L’objectif reste le même :
« Voyager avec le coeur, tels des Globe Cro’coeur »
SI VOUS ÊTES ARRIVÉS JUSQUE LÀ, ALORS BRAVO ET MERCI 😊
Il ne s’agit là que de mon ressenti et mon point de vue, en aucun cas d’une vérité absolue. Je serais heureuse de lire vos avis ou commentaires sur le sujet. Ces réflexions peuvent aider à avancer et à construire l’avenir. Construisons le ensemble.
Soyons patients, soyons confiants, et gardons le cap !
Bonne journée, amis Globe Cro’coeur.